ce soir, j ai choisi de faire la rupture du jeune avec un ami a el walima 2 a kheireddine bacha, celui de la fille, pas la maman. c est une reference incontournable pour le mois de ramadan, et comme je m y attendais, le restaurant affichait complet. ceci dit, je n etais pas vraiment enthousiaste vu que ma derniere experience la-bas n etait pas unanime. mais il parait que depuis, de l eau a coule sous les ponts. l accueil est toujours aussi chaleureux et l entree aussi riche et genereuse, mais c est loin d etre de la gageure: – salade verte avec un ingredient surprise bienvenu, des carottes crquantes. une tonalite en plus qui parfume davantage que ne denature ce classique de la cuisine tunisienne. la soupe avait une bonne consistance, ni une mare d huile, ni de la flotte qui clapote. la salade mechouia sentait les bonnes braises, la zoghdida d haricots etait delicieuse, et meme la touche de sman dans le bol de nouasser etait maitrisee et n avait pas offusque mon palais. excellente entree en matiere. – les briks sont a la fois le plat le plus facile et le plus difficile a realiser. ca a l air tout simple mais le moindre ecart peut gacher le resultat: le croustillant de la pate et son aspect dore et translucide, la discretion de l huile, l aspect de l oeuf, la bonne quantite de farce pour ne pas couvrir le gout de l oeuf. ma brik a la viande hachee ce soir etait divine. – c etait impossible de maintenir ce niveau toute la soiree, et mon premier choix de plat de resistance m a vite fait dechanter. le merou grille etait coupe trop fin ce qui lui avait ote son moelleux, et pour ajouter l insulte a l injure (excusez l anglicisme), la tranche avait ete arrosee d huile pour rattraper la cuisson. c etait trop beau pour durer mais le serveur, en etat de grace et remarquant mon mecontentement a insiste pour que je change de plat, et sole panee ce fut. – si je dis bien sole panee et non meuniere parce que le filet etait roule dans la chapelure et non dans la farine et l oeuf avec une joute de beurre. ce filet avait le gout qu un baton findus avait toujours reve d avoir, leger, frais et marin sans pour autant sentir les algues avec une touche de croustillant qui lui donnait de la matiere en bouche. je m attendais a ce que bint el bey maitrise sa tastira, et je n avais pas ete decu la non plus. devrais-je parler de la salade de fruits ou les morceaux de fruit gardent l aplomb de la noblesse, ou devrais-je evoquer la jouissance de la petite creme de pistaches onctueuse comme un coussin a plumes ornant le grand lit beylical.? pour ne pas sembler dithyrambique, je preciserais que la climatisation etait agressive et quasiment genante. neanmoins, je ne vais pas me voiler la face, le diner de ce soir avait du cachet, et je n en attendais pas moins d un restaurant a tradition, d une cuisine qui evoque la gloire du passe, et d une lignee qui nous rappelle sa pure souche et son authenticite. bravo a toute l equipe de el walima . le festin etait gargantuesque et le 9/10 amplement merite. p.s: pour les naysayers, vous voyez; je ne suis pas si difficile a satisfaire.